La rue Abess Laghrour, connue sous le nom de “Tarik Essaymine”, située en plein centre-ville d’Ain Beida, attire de nombreux enfants de par sa stratégie durant le mois sacré. Ces potaches (des enfants scolarisés, filles et garçons), squattent les trottoirs les mieux exposés pour vendre des diouls, du lait en sachet, des gâteaux, à savoir du r’fis, makroud, zlabia, des fruits et des boissons gazeuses, en particulier les «charbet», etc…
Leila, à peine les 12 ans, vend des diouls que sa mère prépare le soir à la maison. Tandis que Omar, 10 ans, vend des sachets en plastique devant un local d’un commerçant de zlabia. «J’aide mes parents après les cours pour gagner un peu d’argent de quoi acheter du pain, du lait en sachet et quelques fruits», se confie à moi Ali, un élève scolarisé dans un collège de la cité.
Cette frêle catégorie de notre société vient en aide à ses parents qui sont, soit en chômage, soit en retraite, ou tout simplement sous-payés.
Un autre garçon, les yeux cernés et le visage have, intervient dans la foule pour me dire qu’il travaille chaque mois de Ramadhan pour payer les factures d’électricité et d’eau afin d’atténuer les charges de la maison.
D’autres enfants, encore, sont exploités par des commerçants malhonnêtes qu’ils utilisent pour des tâches difficiles, tel que le transport des sacs de semoule ou des cartons de denrées alimentaires sur de grandes distances.
Parfois, ils sont tabassés et chassés par les adultes à cause d’une place bien située dans un quartier très fréquenté par une grande clientèle.
Avant le ftour, cette progéniture et chômeurs errants quittent ce marché de la place, gardant entre les mains quelques baguettes de pain et du lait avec quelques fruits qu’ils ont pu arracher durant la journée. Les jours de ce mois de piété sont les mêmes pour ces pauvres enfants qui luttent contre le mal-être.
Par : Chaffai Chawki