Avec un musée et un centre culturel, hermétiquement fermés, et une salle de projection qui a gardé ses portes ouvertes seulement une année et enfin, un théâtre régional activant occasionnellement rien que pendant les vacances d’hier et d’été pour permettre aux élèves des trois paliers de se divertir et gouter à l’écume du bonheur.
La salle de projection Tahar Quatar, qui a été réhabilitée et confiée à la direction de la Culture, abrite aujourd’hui les nids de pigeons et de milliers de rats qui se pavanent sur la vaste scène à leur guise.
Où sont passés les expositions de livres, de peintures et d’artisanat qui ont été organisés durant les années 70 et 80, même dans les maisons de jeunes. Qui est derrière cette déliquescence culturelle dans cette ville réputée par le mouvement artistique (chansons, danses, pièces théâtrales et expositions peinture…) et par une pléiade d’artistes de renommée nationale et internationale.
Les seules troupes qui activent éprouvent des difficultés énormes puisque les structures sont fermées et les moyens mis à leurs dispositions sont mièvres. Ces dernières, sous le mutisme des uns et l’indifférence des autres, elles quittent la tête basse la scène artistique pour épouser d’autres tâches pour meubler leur vide et apaiser leur souffrance. Combien d’artistes sont devenus vendeurs de diouls, de fruits et légumes ou marchands de souliers et de vêtements dans des boutiques les mieux exposées du centre-ville. “Les troupes musicales travaillent dans les mariages en été surtout. Sinon, elles hibernent toutes l’année”, me confie un chanteur du chaabi à Ain Beida.
Quant aux artisans, ils sont invités occasionnellement dans une maison de la culture pour participer à des expositions, sans pour autant vendre leurs produits pour gagner un peu d’argent et acheter la matière première trop couteuse. Tel est le cas des fabricants de tapis. En tout état de cause, la direction de la Culture et les APC sont appelées à aider les artistes par l’ouverture de tous les espaces culturels fermés depuis des décennies.
Par : Chaffai Chawki