Par : Chaffai Chawki
Des scènes de désolation et d’inquiétude, hier, devant le seul DAB fonctionnel du bureau de poste, sise route d’Annaba. La chaine a commencé à se former progressivement, tôt le matin, devant ce distributeur automatique de billets de la honte et, vers 10 h, la tension a atteint son paroxysme laissant la place aux insultes, puis à une bagarre. Chacun veut passer le premier pour être payé à la hâte, et les personnes venues des wilayas limitrophes, à savoir Tébessa, Souk-Ahras, Guelma et Khenchela n’ont pas eu la chance d’atteindre le DAB à cause des bousculades. “Nous sommes venus vers 7h du matin devant la poste alors qu’il est 11 h, et on n’a pas été payé, c’est un véritable supplice.”, me confie un jeune de Tébessa. Un vieil homme ajoute :”Je suis sans argent depuis cinq jours alors que j’ai besoin d’acheter quelque chose à manger, hélas aucun de ces jeunes ne voudrait me laisser sa place”. La chaine avance à pas de tortue et les femmes sont les plus lésées dans tout ça, car on fait passer trois hommes pour une femme, une ségrégation moyenâgeuse adoptée en 2021 par des misogynes .Nous nous sommes déplacés pour voir si le DAB de la Poste centrale fonctionne, on a été surpris par une pancarte placardée devant le portail o% on peut lire clairement “le DAB est en panne “, voilà pourquoi les voyageurs qui transitent par la capitale des Haracta, en particulier la population locale, sont en colère. Un retraité intervient pour soulager son attente de plus de trois heures :”Je me rends au chef-lieu de wilaya (26 km) pour être payé pour la simple et unique raison que les liquidités sont disponibles même si c’est un peu harassant. Et, devant cette situation alarmante, la population beidie demande l’intervention du wali le plus tôt possible pour mettre fin à ce calvaire et à ces chaines sacrificielles afin de mettre à la disposition des bureaux de postes les liquidités suffisantes pour payer ces pauvres gens.