Par : M. Rahmani
A Annaba, cette année l’Aïd El Fitr a été bien meilleur qu’en 2020 où le confinement pour cause de Covid avait interdit les visites familiales et les déplacements inter wilayas, réduisant ce rituel à sa plus simple expression. En effet, les habitants affranchis de cette disposition rigoureuse ont pu le fêter plus ou moins normalement avec ces retrouvailles, ces visites familiales, ces embrassades et accolades pour se souhaiter bonne fête entre familles et amis.
Mais, ces visites et ces retrouvailles peuvent donner lieu à une recrudescence des contaminations dont le nombre peut exploser dans les prochains jours au vu du non-respect des protocoles sanitaires nécessaires pour empêcher toute propagation de ce virus mortel.
Les gens se soucient peu, en ces jours de fête, de ces mesures pourtant indispensables pour se protéger et un relâchement quasi général est observé un peu partout à travers les villes et villages de la wilaya d’Annaba.
On s’embrasse à tout va, on ne porte pas son masque, ou alors il est baissé en dessous du menton et bien sûr dans ce cas, il ne sert plus à rien, pas de distanciation physique et en plus pas de gel pour les mains. Un abandon total des mesures sanitaires édictées par les services de santé qui pourrait se traduire par une vague de contaminations sans précédent.
Certains croient fermement que le plus dur est passé et que l’on peut se passer des protocoles mis en place. « A Annaba, l’on n’entend plus parler de cette maladie, ce n’est plus comme avant où l’on voit les ambulances circuler toutes sirènes hurlantes avec des infirmiers en combinaisons spéciales, plus de décès pour cause de Covid-19 dans les quartiers et cités, le Coronavirus n’est plus un sujet de discussion comme avant et, à la télé on n’attend plus avec inquiétude les chiffres annonçant de nouvelles contaminations, c’est dépassé maintenant et je pense que cette pandémie est en passe de disparaître en Algérie. » nous dit un habitant d’une cité populaire.
Un autre nous confiera que pour lui le temps où tout le monde avait peur et se protégeait comme il pouvait est révolu et que pour lui, maintenant le virus est vaincu. « Le nombre de nouveaux cas enregistrés chaque jour est insignifiant par rapport à la population et là, ce sont de vrais chiffres car si ce n’était pas le cas on aurait observé le contraire au niveau des hôpitaux. J’habite à côté d’un hôpital et je peux vous dire qu’il n’y a aucune pression sur le service covid-19 et donc pour moi, le virus ne peut plus avoir les mêmes effets qu’avant, la preuve, regardez autour de vous, personne ne porte plus de masque, personne n’a plus peur comme avant. » nous a-t-il expliqué.
Cette assurance et cette conviction qui, il faut le dire, n’augurent rien de bon sont le fait de fausses croyances renforcées par certaines informations qui font état d’immunité collective en Algérie dont les preuves sont les baisses de contaminations observées ces 2 derniers mois. Mais cela est, selon les spécialistes, tout à fait faux car le virus est bien là et avec ce relâchement il se pourrait que les contaminations se multiplient et pourraient causer une saturation des structures sanitaires. Avec l’apparition des variants britanniques, nigérians et indiens dont la virulence et le taux de propagation est bien supérieur au virus souche, il faut craindre une augmentation sensible des cas et une mortalité supérieure. La prudence est donc de mise et il faudra un retour au respect strict des protocoles sanitaires sous peine d’avoir à gérer une situation des plus compliquées.