De l’avis de tous les psychologues, le jeu est indispensable dans le développement de la personnalité d’un enfant. En d’autres termes plus clairs, un enfant a besoin de jouer pour mieux s’épanouir et grandir. Un enfant qui ne joue pas est un enfant malade. Une équation simple et logique, à laquelle adhèrent, d’ailleurs, tous les spécialistes du domaine. Malheureusement, dans l’ensemble de nos cités, force est de constater l’absence totale d’aires de jeux. Certainement, le problème est d’ordre national.
Particularité de Constantine
Mais à Constantine, les choses ont leur particularité. Les familles constantinoises se plaignent beaucoup plus que d’autres dans les grandes métropoles où la situation est relativement meilleure. À Constantine, les enfants sont livrés à leurs propre imagination. Ils sont contraints, effectivement, dans ce désert, de créer leurs propres jeux. Un tour d’horizon à travers nos cités est largement suffisant pour se rendre compte du caractère cynique que dégagent nos cités. Des cités-dortoirs. Voilà ce que les décideurs locaux ou autres à l’échelle nationale, ont «brillamment» réussi à faire de nos quartiers. Sans aucune stratégie, apparemment, concernant nos lieux de résidences, ces derniers se sont transformés en «lieux mornes» qui ne favorisent guère les bonnes conduites.
Constat accablant de la violence
Dans ce même ordre d’idées, il est nécessaire de rappeler que le phénomène de la violence urbaine qui gangrène, en effet, nos quartiers, n’est que le résultat, affirment les sociologues, de ce constat accablant que tout le monde partage. En vivant privé d’un nombre de choses nécessaires qui lui permettent de s’exprimer librement sans être gêné, l’enfant, chez nous, finira par s’éclater ailleurs. C’est une équation logique que personne ne pourra contredire. À force de vivre, à long terme, une situation de privation, on finira par faire sortir ce manque autrement. Toutes les études faites, en ce sens, sont arrivées à la même conclusion : en l’absence d’espaces de jeux appropriés, l’enfant sera privé d’un élément-clé dans la «formation» de sa personnalité. Ce qui est, d’ailleurs, facile à constater chez nos enfants qui sont en train de développer, en cette situation de privation, une certaine violence dans le langage et dans le geste aussi. Il suffit d’entamer une simple discussion avec un enfant habitant ces «quartiers hideux» pour s’apercevoir de la gravité de la situation. Et il ne faut pas être vraiment un grand spécialiste en la matière, pour faire ce constat. De la Vieille ville à la Nouvelle, la situation est presque identique.
Conséquences des décideurs ou architectes ?
La question s’impose d’elle-même : « Qu’elle est la responsabilité de nos architectes dans cette situation? Pour certains, la responsabilité incombe beaucoup plus aux décideurs au niveau local et national qui ont, malheureusement, tout politisé, même nos quartiers et nos cités. Ils ont réussi à faire de nos cités des lieux où se propagent la drogue, le vol et autres fléaux sociaux. Conséquence logique de l’absence de ces espaces qui permettent aux enfants beaucoup plus de s’éclater dans un cadre organisé. Pour tous les gestionnaires de nos villes, nous disons que la solution existe toujours et l’argent aussi. Il suffit de s’inspirer des expériences des pays développés pour réussir le pari. En attendant, les familles constantinoises sont contraintes de chercher, souvent désespérément, des solutions de rechange pour satisfaire un besoin fondamental des chérubins, celui de jouer et de profiter tout simplement de son âge.
Par : A.A