Par : M. Rahmani
En ces jours précédant le mois de Ramadhan, la frénésie de consommation a atteint des pics insoupçonnés et pourrait être à l’origine de la rupture de certains produits. En effet, c’est une véritable invasion que connaissent les grandes surfaces, les supérettes et même les épiceries du coin.
Au niveau des grandes surfaces, chariots et paniers remplis à ras bord attendent dans les longues files devant les caisses, huile de table, café, sucre, conserves de tomate, légumes secs, pâtes mais aussi épices et fruits secs dont les ménagères raffolent et s’en servent pour préparer les plats le premier jour du mois sacré. “ Le premier jour, nous préparons un plat sucré pour que le Ramadhan soit de bon augure pour toute la famille et que ses jours soient plein de bonheur, de quiétude et de sérénité, c’est la tradition”, nous confie une vieille dame rencontrée chez un épicier de la Vieille Ville.
Pour les autres produits, c’est plutôt la crainte d’une rupture comme cela avait été le cas au début de la pandémie et ce syndrome persiste dans les milieux populaires qui ne font plus confiance. « Au vu de mon expérience et aujourd’hui, j’ai 64 ans, j’en ai vu de toutes les couleurs concernant les produits de large consommation, nous dit un père de famille, on ne sait pas à quel moment il peut y avoir « disparition » de tel ou tel produit, j’ai vécu des pénuries et des pénuries depuis les années 80 et donc je prends les devants et je constitue mon stock pour ne pas avoir à cavaler derrière les produits de première nécessité. »
Pour un autre, c’est plutôt le mois du jeûne qui l’oblige à s’approvisionner de la sorte. « Je préfère tout acheter maintenant pour ne pas avoir à aller dans les grandes surfaces ou les supérettes pendant la journée où il est vraiment dur de jeûner et être obligé de faire la chaîne pour acheter et payer ses provisions de la journée ou de la semaine. Avoir à sa disposition maintenant tout ce dont on a besoin pour le mois de Ramadhan, cela m’épargne tout cela. », nous explique-t-il.
Une autre ménagère nous dit qu’en dehors de la tradition qui veut qu’il y ait « qadiet Ramdhân » (Provisions du Ramadhan), la crainte d’une augmentation des prix est aussi à l’origine de cette frénésie. « Déjà, nous dit-elle, il y a eu des augmentations pour la semoule, la farine, les pâtes, l’huile avant le mois de Ramadhan, alors qu’est-ce que ce sera pendant, les commerçants ne reculent devant rien pour en profiter, alors je préfère tout acheter maintenant. »
Mais cette frénésie de consommation qu’on trouve presque chez tout le monde car quelque part, il y a cette crainte de rupture de certains produits sur le marché, ruptures qui pourraient vraiment avoir lieu au vu de l’instabilité du marché, peut d’une part augmenter la facture d’importation de produits alimentaires en devises fortes et d’autre part doper le gaspillage qui est déjà très présent et qui a été dénoncé à maintes reprises.