Par : Bouchra Naamane
Convaincre les Annabis de la gravité du risque sanitaire auquel fait face la ville semble être un pari perdu d’avance. C’est du moins ce que l’on a pu constater lors d’une virée dans le centre-ville du chef-lieu de la wilaya d’Annaba.
Une véritable marée humaine a envahi le centre-ville, les centres commerciaux, les boutiques, les marchés et les tables des vendeurs à la sauvette. L’approche de la fête de l’Aïd a fait que toutes les catégories de la société, spécialement les mères de familles, se ruent sur les commerces, accompagnées d’une ribambelle d’enfants sans que la moindre mesure de prévention sanitaire ne soit prise. Fidèles au rituel annuel, les mères de familles se déplacent des quatre coins de la wilaya pour se rendre au centre-ville de la commune d’Annaba.
Pour répondre à la demande, de plus en plus en hausse, les commerces de la wilaya ont annoncé, au cours de la semaine dernière qu’ils seront ouverts durant la soirée, mais cela n’a malheureusement pas suffi pour atténuer la ruée humaine devant les marchandises durant la journée. À cette anarchie qui définit l’atmosphère, s’ajoute le manque, voire l’absence totale du respect des mesures de distanciation physique. En dépit des cris d’alerte lancés par les autorités médicales, rares sont les clients qui portent les bavettes tandis que la quasi-totalité d’entre eux se trouve dans l’impossibilité de respecter la mesure de la distanciation physique, étant donné que la foule envahit la totalité des boutiques. Les enfants, âgés de moins de 16 ans, sont tout à fait libres d’entrer dans n’importe quelle boutique, en dépit de toutes les mesures répressives qui ont été prises à l’encontre des commerçants n’ayant pas respecté le protocole sanitaire exigé par les autorités centrales. Les commerçants semblent être dépassés et n’arrivent guère à gérer la foule.
Ce constat semble échapper aux autorités locales de la wilaya qui n’arrivent plus à juguler ces vagues humaines et qui semblent dépassées par les évènements car, jusqu’à ce jour, aucun plan n’a été annoncé pour faire face à une éventuelle vague de contamination à la covid19, due à la promiscuité et aux rassemblements qui se forment dans les commerces à l’approche de la fête de l’Aïd.