Par : Zaoui Abderaouf.
L’huile de table, la semoule et la farine, ces denrées qui sont devenues à un moment donné du quotidien des Algériens, pauvres ou riches, leurs préoccupations majeures à longueur de journées. Disparues des étals des commerces et après le lancement des opérations de contrôle lancées par les services de la direction du commerce et ceux de sécurité, elles ont réapparu comme par enchantement. Ces produits sont exposés à la vue des citoyens au prix fixé par l’État et ne font plus courir les gens ; ils sont disponibles à tout moment. Si pour les produits précités tout va pour le mieux, le problème du lait en sachet à 25 dinars perdure toujours.
Il faut se lever tôt pour s’en procurer. Beaucoup de petits commerces, particulièrement les épiciers des quartiers, habitués à vendre le lait en sachet au prix de 30 DA au lieu de 25, prix fixé par l’État, ont carrément stoppé la vente de ce produit prétextant une vente à perte et créant ainsi une perturbation dans la distribution au grand dam de leurs clients contraints d’aller voir ailleurs. D’autres commerçants, plus cupides, vendent le sachet de lait à 25 dinars et se font payer le sachet de conditionnement à 5 dinars l’unité, portant de facto le prix du lait à plus de 25 dinars. Généralement, le client a droit à un ou rarement à deux sachets. Si par malheur le client refuse de payer le sachet, il rentre bredouille. Libre à lui de choisir entre payer ou ne pas payer le sachet, une trouvaille satanique pour pallier à la soi-disant perte.
L’histoire du pain ordinaire continue, elle aussi, à faire jaser les consommateurs, car ce dernier disparait des étagères des boulangeries l’espace de quelques minutes pour laisser place au pain «smide» et amélioré, comme les boulangers aiment l’appeler. À l’instar des vendeurs de lait en sachets ordinaire, certains boulangers ont tenté le coup du prix du sachet avant de se rétracter. Il semble à priori que les bénéfices engendrés par la vente de pain amélioré compensent les pertes «fictives» que les boulangers inventent pour expliquer l’absence du pain ordinaire pendant toute la journée, alors que le pain amélioré est omniprésent. Jusqu’où ira la cupidité des commerçants pour arnaquer le consommateur ? Il semble à priori ne rien ne les arrêter.